Le quadrichrome

Dans les cieux

Cela s'est déroulée mardi dernier, saut en parachute par une journée comme les autres. Je suis enfin arrivé à l'aérodrome. Je souffle un grand coup avant de descendre. J'ai la gorge un peu nouée : je suis ici pour exécuter un saut en chute libre pour la première fois. J'approche de mon instructeur, Luca. C'est à lui que je vais confier ma vie. L'ambiance est plutôt chaleureuse : tout le monde se tutoie immédiatement. C'est la même ambiance que j'ai ressentie en testant une journée de snowboard en compagnie de pros il y a un an. Max me présente les consignes à suivre en altitude, chute libre Puis nous passons nos harnais. Une fois harnaché, j'approche l'avion, un Pilatus. J'entre tant bien que mal à l'arrière. Le confort est plutôt spartiate : il faudra s'installer à même le sol. Le pilote à l'avant enclenche aussitôt le moteur et nous décollons. Le vol est en soi une aventure. Je suis coutumier des avions de ligne, un vol sur un appareil de ce genre se révèle carrément flippant. Après 25 minutes de vol, nous rejoignons enfin à 4000 mètres au-dessus du sol. Seb unit mon harnais au sien, puis m'affuble d'une surprotection pour mes lunettes de vue. C'est serré, mais vu la vitesse à laquelle nous allons tomber, il est préférable de ne pas les perdre. Je sens une décharge d'adrénaline m'envahir lorsque vient le moment de se lancer et que je suis face à l'ouverture. On se lance enfin. Les premières secondes, j'ai un peu de mal à démêler ce qui se trouve en haut ou en bas, mais, pour finir, je peux enfin profiter de la vue : sublime. Quarante secondes de bonheur ! Nous tombons à plus de 200 km/h. Je vole. En fait, je tombe plutôt d'un point très élevé, mais j'ai véritablement la sensation de voler. Je vole. Subitement, le parachute s'ouvre. Et l'expérience change du tout au tout. La tranquillité qui prédomine en altitude est impressionnant, d'autant plus impressionnante après la chute libre. Le paysage est d'une délicatesse à pleurer. J'ai l'impression de ne faire qu'un avec le monde. Un peu plus tard, on regagne la terre ferme, en face du hangar où j'ai rencontré Baptiste. La boucle est bouclée. La prochaine fois, je me lancerai dans un saut en solo. J'adorerais évoluer en toute liberté pendant la chute.