Le quadrichrome

26Jan/18Off

L’anniversaire de Trump à la Maison Blanche

Aux Etats-Unis, la tension est actuellement à son comble. La date butoir de vendredi minuit approche à grand pas, avant laquelle les élus doivent impérativement adopter un budget. Au-delà, l'Etat fédéral ne sera plus financé et risquerait de fermer ses administrations : une paralysie humiliante pour le nouveau pouvoir républicain. Donald Trump se démène donc pour que soit voté budget, dans lequel figure entres autres choses le budget pour financer son fameux mur. Le président insiste d'autant plus lourdement sur ce projet qu'arrive sous peu la 100ème journée de l'administration Trump au pouvoir. A l'occasion d'un incentive à Los Angeles, j'en ai beaucoup discuté avec des collègues, et même ceux qui le défendaient le disaient clairement : le tableau de chasse de Trump est plutôt mince. Et même s'il a engagé une vague de déréglementation économique et environnementale massive, il faut savoir que ses effets mettront des mois ou des années à se faire sentir ! Résultat de ces déconvenues en chaîne : ses électeurs ne croient déjà plus en ses idées. Par exemple, deux tiers des Américains pensent aujourd'hui qu’il faut davantage d’Etat, et dénigrent donc la libéralisation que Donald Trump désire imposer. Comment la tornade Trump a-t-elle pu s'amoindrir à ce point ? Je crois que Trump s'est finalement aperçu qu'on ne pilote pas l’Amérique comme une entreprise privée. Il commence juste à distinguer l'extrême complexité du monde économique dans lequel est son pays, et découvre que l'on ne peut pas balancer des menaces à n'importe qui sans qu'il y ait des contremesures qui soient prises en face. C'est ce qui explique que Donald Trump ne veut plus, aujourd'hui, de guerre commerciale avec la Chine, mais évoque plutôt des pourparlers, au calme, pour tenter de trouver un nouvel équilibre. C'est qu'il a désormais entraperçu la complexité des relations économiques qui lient les deux pays, et compris que l'isolationnisme avait plus de chances de faire du mal à l'économie américaine ! Au passage, j'ai beaucoup apprécié cet incentive à LA : c'est suffisamment rare pour que j'en parle ici. Je vous mets en lien l'agence qui l'avait en charge, si vous voulez voir des photos. A lire sur le site de cette expérience incentive aux USA.

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17Jan/18Off

Le créationnisme, fadaise qui a la vie dure

Je suis athée. Je suis rationaliste. Impossible de croire au surnaturel, et à un « Dieu » (sic) ayant créé l’Univers (resic) en six jours, puis fabriqué l’être humain à son image (re-re-sic) et la femme pour lui servir d’« aide» (re-re-re-sic, et voir la Genèse, chapitre 1, verset 18). Ou de gober qu’il a fait la lumière AVANT de créer le Soleil et les étoiles, puis, qu’au bout de six jours, il ait eu besoin de « se reposer » (re-sisic) ! Bref, tout ce qui relève de la prétendue Création, c’est ce que Montherlant appelait « de la bouillie pour les chats » – première version de notre moderne bullshit, si on donne dans les anglicismes, mais vous pouvez dire fadaise si ça vous plaît devantage. Or, des créationnistes, ces fadas qui croient au créationnisme, nous en avons quelques-uns en France, comme ces retardés mentaux de la Manif pour tous, défilant en braillant leur fameux slogan d’inspiration catholique « Un papa, une maman », mais ils pullulent aux États-Unis, où existent trois divinités : Dieu, le dollar et la conviction que « ce grand pays doit diriger le monde », bien qu’il ait perdu toutes ses guerres depuis 1945. Les scientifiques, à peu près unanimes, pensent que la naissance de l’Univers remonte à quatorze milliards d’années, au moment du célèbre Big Bang, mais les créationnistes penchent plutôt pour... quatre mille ans avant le début de notre ère, donc vers -6100 (ils avaient compté le nombre de générations entre Adam et Jésus, en ne tenant pas compte du fait que beaucoup de personnages de l’Ancien Testament sont crédités d’un âge plus que canonique, 969 ans pour Mathusalem) ; et un certain James Ussher, archevêque d’Armagh et primat d’Irlande, auteur d’une chronologie publiée en 1650, Annales de l’Ancien Testament, retracées depuis l’origine du monde, n’a pas craint le ridicule d’assigner, au premier jour de la Création, la date et l’heure du 23 octobre -4004 à midi ! Or un âge de 6100 ans pour l’Univers et donc pour la Terre, c’est tout autre chose, et cela contredit absolument, entre autres, la totalité des découvertes en paléontologie ! On voit que tout ce qui relève du créationnisme patauge dans le farfelu. Il est donc hautement fantaisiste d’affirmer que les hommes sont « faits pour consommer de la viande », simplement parce qu’ils en mangent. Parce que certaines peuplades sont cannibales, faut-il en conclure que l’Homme est fait pour le cannibalisme ? Ou alors, écrivons que Ravaillac était fait pour poignarder Henri IV ; Jeanne d’Arc, faite pour brûler à Rouen ; Hitler, fait pour envoyer les Juifs dans les chambres à gaz ; et Louis XIV, fait pour révoquer l’Édit de Nantes qu’avait signé son grand-père Henri IV.

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