Le quadrichrome

28Juil/17Off

Comment j’ai survécu à une chute de 3000 mètres

Et ça, sans une égratignure. Vous l'aurez compris, il y a évidemment un truc : un truc en toile de plusieurs mètres qui porte le doux nom de parachute. Samedi dernier, j'ai fait mon premier saut en parachute. Cette expérience extraordinaire s'est passée à Gap, et méritait bien un petit retour d'expérience. Samedi dernier, donc, aux abords d'un minuscule aérodrome. Un tantinet à fleur de peau, je rejoins le tarmac et le moniteur qui m'attend, Julien. On se tutoie immédiatement, l'ambiance est décontractée. Julien m'expose rapidement la marche à suivre en altitude (rien de bien compliqué), puis nous enfilons nos harnais. Une fois harnaché, je m'approche de l'avion, qui ressemble vaguement à un jouet qui aurait été gagné dans Pif-Gadget. J'exagère un peu, mais l'avion semble tout de même fragile. D'ailleurs, la façon dont il va giter à la moindre rafale de vent va vite me confirmer sa légèreté. Je me glisse péniblement à l'arrière, où le confort s'avère assez rudimentaire : comme il n'y a pas de siège, il faut s'installer directement sur le plancher. Le pilote ne perd pas une minute et on est partis. Deux minutes plus tard, j'ai l'impression d'être une chaussette dans un lave-linge. Le vent nous secoue tellement que j'en viens à craindre qu'une aile se détache. Le vol est une épreuve et je suis content quand, après vingt minutes de vol, nous arrivons enfin à 3500 mètres. Nous allons enfin pouvoir quitter ce maudit appareil. Julien sangle mon harnais au sien. Incroyable de penser que ma vie va dépendre de ce simple harnais. Mieux vaut ne pas trop y penser, en fait. Après avoir enfilé une paire de lunettes, c'est le moment d'y aller. Nous approchons de la porte latérale et nous nous retrouvons face au vide. Moi surtout, puisque je suis devant. On se laisse tomber, et c'est parti. Après avoir exécuté quelques cabrioles en apesanteur, nous finissons par nous stabiliser. En avant pour soixante secondes de plaisir ! Ma bouche gonflée par l'air, je file à près de 200 km/h. Je pourrais évidemment la fermer, mais il faudrait alors effacer ce sourire de mon visage, et ça, c'est impossible. J'ai du mal à réaliser que je vole ! Les sensations sont extraordinaires. Soudain, le parachute s'ouvre. Quoi, déjà ? Cette petite minute est passée trop vite et a un méchant goût de reviens-y. Mais il reste encore 5 minutes de magie durant la descente en parachute. Le monde est d'une étrange beauté, et la tranquillité qui règne en altitude est absolue. Un peu plus tard, on atterrit tout en douceur. Cela n'a duré qu'une poignée de minutes, mais quelles minutes ! Suivez le lien pour tout savoir sur ce saut en parachute.