Le quadrichrome

14Mai/18Off

L’apprentissage, la voie d’excellence qui peine à se développer en France

Le constat est aujourd’hui bien connu. L’apprentissage est moins développé en France que chez nos voisins européens comme la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche ou le Danemark, qui affichent de surcroît de meilleurs résultats en termes d’insertion professionnelle des jeunes. De fait, l’apprentissage reste aujourd’hui concentré autour d’un nombre limité de secteurs de notre économie (construction, hôtellerie-restauration, coiffure, etc.) et la baisse des embauches d’apprentis en niveaux IV et V de formation est à peine compensée par la croissance récente des entrées dans l’enseignement supérieur. La France compte 412 400 apprentis fin 2016, soit 3% de moins qu’en 2013. Des facteurs conjoncturels peuvent en partie expliquer ce manque de dynamisme. Alors que la moitié des apprentis sont aujourd’hui dans les secteurs de l’artisanat, on constate sur la période récente une perte d’emploi dans les métiers traditionnels de l’apprentissage (métiers de l’industrie, coiffeurs et esthéticiens, métiers du bâtiment, etc.). Cependant, comme l’ont unanimement reconnu les participants à la concertation, ces facteurs conjoncturels ne peuvent expliquer à eux seuls le manque de dynamisme de l’apprentissage en France depuis plus de 20 ans. L’existence de freins psychologiques, financiers, ou encore réglementaires au développement de l’apprentissage n’est pas contestable. Or, l’apprentissage améliore l’insertion professionnelle des jeunes par rapport à la voie scolaire à court et moyen terme. Ce constat est tout particulièrement vrai pour les niveaux IV et V, mais vaut pour l’ensemble des niveaux de certification. Selon le Céreq, le taux d’emploi des apprentis diplômés du baccalauréat 3 ans après leur sortie du système éducatif s’établit à près de 90% contre moins de 65% pour les diplômés de l’enseignement professionnel sous statut scolaire. Ce constat encourageant doit toutefois être observé en même temps que les taux d’accès au diplôme1 , systématiquement plus faibles pour les jeunes en apprentissage par rapport à la voie scolaire2 . Ces écarts entre taux d’accès au diplôme suivant la modalité de formation s’expliquent par l’exigence de la voie en apprentissage, l’apprenti devant démontrer des compétences scolaires similaires au jeune sous statut scolaire mais aussi acquérir plus rapidement des compétences professionnelles pour répondre aux attendus de l’entreprise qui investit dans sa formation.

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